
Hay una nueva compañía de teatro en la ciudad. Y es una gran noticia.
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14 de Febrero.- Bourg es un pueblo oscuro de pescadores, en el lado malo de una frontera (una frontera relativamente porosa, por la que a veces consigue pasar gente). En la sórdida población, hay un burdel con una sola prostituta, Mia, la cual trabaja en las garras de un siniestro proxeneta Aapain. Alrededor de estos dos personajes, se mueve una galería de figuras que van desde lo inocente (una inocencia perpetuamente amenazada) a lo criminal. Sus historias se entrecruzan en “Si tu tendais la main”.
Ayer, en el teatro Arché de Viena, se estrenó obra “Si tu tendais la main”, de Enzo Visca. Las representaciones continúan hoy y mañana, y el espectáculo, estoy seguro, no dejará indiferente a nadie, como no nos dejó indiferente a ninguno de los que ayer presenciamos el estreno.
Los actores son una clase especial de atletas. Su oficio les exige no solo estar muy en forma físicamente y trabajar con su cuerpo, sino también estar muy en forma mentalmente, porque la actuación es, aunque no lo parezca, un arte eminentemente cerebral.
El buen actor, cuando está en el escenario, es un ser doble, porque está vibrando con las emociones que siente su personaje, pero, al mismo tiempo, tiene que mantener todos sus sentidos alerta para ser consciente de cosas tan importantes como si al compañero se le ha ido el texto o si ha habido un cambio en la situación que exija que ajuste sus reacciones.
Ayer, los actores de “Si tu tendais la main” estuvieron prácticamente en todo momento a un nivel muy alto, especialmente la pareja protagonista, el propio Enzo Visca, desdoblado en su papel de actor-director y Laila Dine, también actriz-directora de la pieza, que lleva gran parte del peso dramático de la acción. No lo tuvieron fácil a ratos porque la obra tiene escenas muy complicadas no solo en el aspecto actoral (los personajes están “muy altos” de emoción) sino también desde el punto de vista puramente físico.
Enzo Visca no rehúye el reto de la acción y hay violencia física (sangre incluida). Mucha violencia física.
Los mejores momentos, sin embargo, entendiendo por mejores momentos aquellos en los que la obra alcanza más profundidad y más autenticidad, fueron los de terror psicológico. Pongo un ejemplo solamente: la electrizante escena en la que Aapain (Visca) arrolla a uno de sus secuaces (interpretado por Geoffrey Courtin). Tengo que decir que también es mi escena preferida porque, al conocer a Enzo Visca persona, puedo calibrar mejor la enormidad de su logro actoral, al encarnar a una figura sádica y autodestructiva que está muy lejos de su realidad personal.
Me gustaría terminar este texto enumerando algunos aspectos que son cuestiones de gusto. Cosas que a lo mejor yo, como observador externo, encuentro que se hubieran podido hacer de una forma más eficaz y que hubieran actuado a favor del esfuerzo colectivo del montaje.
Por ejemplo, quizá una escenografía más simple pudiera ayudar a los actores. Hay veces en las que menos es más. Otro aspecto, que viene del texto, es una cierta indefinición de las relaciones entre algunos personajes de los que uno quisiera saber más: por ejemplo, uno se queda con ganas de saber mucho más de la relación entre los dos hermanos, Billy et Georges. Quizá material para un futuro spin off.
En general, “Si tu tendais la main » (en francés sobretitulada en inglés) se ve con gusto y consigue su objetivo: acercarnos a la realidad de unos personajes que en la obra están en Bourg, pero que seguramente están también en tantos lugares de la tierra en donde las mujeres no son dueñas de su destino.
Bourg est un obscur village de pêcheurs situé du mauvais côté d’une frontière (une frontière relativement poreuse, par laquelle les gens parviennent parfois à passer). Dans ce village miteux, il y a un bordel avec une seule prostituée, Mia, qui travaille sous la coupe d’un sinistre proxénète, Aapain. Autour de ces deux personnages évolue une galerie de figures, allant de l’innocent (une innocence perpétuellement menacée) au criminel. Leurs histoires s’entremêlent dans « Si tu tendais la main ».
Hier, au théâtre Arché de Vienne, a eu lieu la première de la pièce d’Enzo Visca « Si tu tendais la main ». Les représentations se poursuivent aujourd’hui et demain, et le spectacle, j’en suis sûr, ne laissera personne indifférent, comme il n’a laissé indifférent aucun de ceux qui ont assisté à la première hier.
Les acteurs sont des athlètes d’un genre particulier. Leur métier leur demande non seulement d’être en très bonne forme physique et de travailler avec leur corps, mais aussi d’être en très bonne forme mentale, car le métier d’acteur est, même s’il n’en a pas l’air, un art éminemment cérébral.
Le bon acteur, lorsqu’il est sur scène, est un être double, car il vibre avec les émotions ressenties par son personnage, mais, en même temps, il doit garder tous ses sens en éveil pour être conscient de choses aussi importantes que le fait que son partenaire ait oublié son texte ou qu’il y ait eu un changement dans la situation qui l’oblige à ajuster ses réactions.
Hier, les acteurs de « Si tu tendais la main » ont presque toujours été d’un très haut niveau, en particulier le couple principal, Enzo Visca lui-même, qui se double d’un acteur-metteur en scène, et Laila Dine, également actrice-metteuse en scène de la pièce, qui porte une grande partie du poids dramatique de l’action. Ils n’ont pas eu la tâche facile à certains moments, car la pièce comporte des scènes très compliquées, non seulement du point de vue de l’interprétation (les personnages sont « très émotifs »), mais aussi d’un point de vue purement physique.
Enzo Visca ne recule pas devant le défi de l’action et il y a de la violence physique (y compris du sang). Beaucoup de violence physique.
Mais les meilleurs moments, et par meilleurs moments j’entends ceux où l’œuvre atteint plus de profondeur et d’authenticité, sont ceux de la terreur psychologique. Je ne citerai qu’un exemple : la scène électrisante dans laquelle Aapain (Visca) écrase l’un de ses hommes de main (interprété par Geoffrey Courtin). Je dois dire que c’est aussi ma scène préférée car, ayant rencontré Enzo Visca lui-même, je mesure mieux l’énormité de sa performance d’acteur, incarnant un personnage sadique et autodestructeur très éloigné de sa réalité personnelle.
Je voudrais finir ce texte en énumérant certains aspects qui sont des questions de goût. Des choses que je trouve peut-être, en tant qu’observateur extérieur, qui auraient pu être faites plus efficacement et qui auraient favorisé l’effort collectif de la production.
Par exemple, une scénographie plus simple aurait pu aider les acteurs. Il y a des moments où moins, c’est plus. Un autre aspect, qui provient du texte, est un certain manque de définition dans les relations entre certains personnages sur lesquels on voudrait connaitre plus : par exemple, on a envie d’en savoir beaucoup plus sur la relation entre les deux frères, Billy et Georges. Il y a peut-être là matière à un futur spin-off.
De manière générale, « Si tu tendais la main » (en français surtitré en anglais, Arché) est agréable à regarder et atteint son objectif : nous rapprocher de la réalité de personnages qui sont à Bourg, mais qui sont probablement aussi dans tant d’endroits où les femmes ne sont pas maîtresses de leur destin.
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